Code d’Honneur et barbarie.

Code d’Honneur et barbarie.

La plupart d’entre nous a pas mal d’années d’ancienneté comme actifs, mais aussi d’années de retraite…

–On entend dire que les anciens truands faisaient tout pour ne pas tirer sur un policier. J’ai une explication possible. Le premier gardé-à vue que j’ai auditionné était un cambrioleur, un « vieux cheval de retour », comme on disait (le cheval de retour a pour mission  de ne pas aller trop vite, cela devenu inutile, c’est souvent une vieille monture fatiguée, mais aguerrie)

–Ayant sympathisé avec le jeune flic que j’étais, il me dit deux choses !  » Je ne suis jamais armé, cela m’évite de faire une bêtise en tirant trop vite… Cela m’évite la guillotine ». Comme quoi, la peine de mort avait son exemplarité Il disait n’avoir sur lui qu’une « plume », un petit pied de biche facile à cacher sous la manche de veste…

–Je me souviens d’un  restaurant du 20° arrondissement qui avait une particularité. Il recevait des flics  et des truands chevronnés Les deux clans se connaissaient, et dînaient à la même table. Pas banal!  Pour qui ne me croit pas, un film a été réalisé qui confirme mon propos.

Mieux que ça. Un individu du milieu pouvait s’ajouter sans prévenir, même recherché avec ardeur…La règle était de mise, pas d’interpellation, le restau  étant une zone neutre, comme la Suisse en Europe. Peut-être cela a pour origine ce qu’a pu instiller un certain Vidocq. Un ancien bagnard devenant un très bon flic en changeant de camp, la Préfecture de Police de PARIS innova beaucoup.

Un dicton prétend que le bon flic est un  truand ayant mal tourné. Ce n’est que de l’humour je pense…

–Nous avions aussi des règles évidentes Un individu neutralisé ne devait pas être frappé. On ne se venge pas, même s’il a blessé un collègue.

–On ne menotte pas un  père devant ses enfants; cela se fait hors des yeux trop jeunes.

–Le mot Honneur est-il adapté ? Oui, quelque part.

Le ministre DARMANIN parle de guerre contre la drogue.

Des termes sont parlants! Comme on « monte au front », on « monte au braco ». Si on se fait avoir, « on tombe » comme au champ d’Honneur. Je me demande si cette équivalence de  mots ne provient pas des Poilus d’Orient devenus braqueurs, comme raconté si bien par  Roger VERCEL dans son roman « Capitaine CONAN », qui donnera un film de guerre de haute qualité.

Outre le besoin financier, ces hommes appartenant à des Corps francs pendant la Grande guerre, soit des commandos exceptionnels, retrouvaient ainsi la montée d’adrénaline redonnant du sens à leur vie devenue monotone, pâlotte,  fade. Impensable de rédiger des PV en déformant les faits ou la réalité. Mais, cela est vieux, on peut en discuter,  sur de bonnes informations, on pouvait mettre de côté de petites infractions.

–Les jeunes délinquants actuels ont une bonne jugeote pour l’organisation de leurs méfaits, mais ne savent pas peser les risques qu’ils prennent, d’autant que la Justice est bien molle…Bref, « pas peur de tirer « .

–Les délinquants actuels n’ont aucun sens de l’Honneur. Pour eux, la Police est une bande rivale comme une autre ! L’affaire d’AVIGNON pourrait être un quiproquo où  le tueur aurait pris le bacqueur Éric MASSON pour un vendeur concurrent…

Plus avant, on trouve des pratiques barbares, on tue des adversaires par le feu dans leur voiture, pas de sentiments.

–Aucun sens de la pitié comme à VIRY CHATILLON où la policière expliquant être mère de famille, ses enfants l’attendant, reçoit en réponse des jets de pierres…

–On est là à l’opposé de tout sens de l’honneur.

On est dans la barbarie bestiale, dans « Orange mécanique ».

–Ces beaux résultats proviennent d’un ensemble de lacunes graves, dont celles de l ‘ Education  Nationale.

Séquelles au laxisme dont l’analyse est diverse, complexe. Mais la faillite patente.

Ne pas réagir sérieusement, c’est accepter que cela dure et empire.

–Je laisse chacun  de vous tirer ses conclusions personnelles aux tristes constats évoqués.

      Dominique BAGUET